Les écoles du dehors




La méthode éducative en extérieur, également appelée l'école du dehors, a été élaborée au Danemark dans les années 50. En réponse à la pandémie de Covid-19, de nombreux enseignants ont réévalué leurs méthodes d'enseignement, privilégiant la pédagogie en plein air afin de respecter les mesures de distanciation sociale. En 2021, le ministre de l'Éducation nationale a encouragé les enseignants à adopter cette approche, mettant en avant ses bienfaits tant sur le plan sanitaire qu'éducatif.

Les écoles du dehors fond généralement référence aux écoles en plein air ou écoles forestières. Ces écoles adoptent une approche pédagogique qui se déroule principalement à l'extérieur, dans la nature, plutôt que dans des salles de classe traditionnelles. L'idée fondamentale est d'utiliser l'environnement extérieur pour faciliter l'apprentissage et le développement global des élèves.

Les écoles du dehors mettent l'accent sur l'expérience directe avec la nature, encourageant les élèves à apprendre en interagissant avec leur environnement naturel. Ces écoles peuvent être situées dans des forêts, des parcs, ou d'autres espaces extérieurs propices à l'exploration et à l'apprentissage en plein air.

Cette approche est souvent considérée comme bénéfique pour le bien-être des élèves, favorisant la créativité, la concentration, et la compréhension de l'environnement naturel. Elle peut également contribuer à développer un lien plus fort entre les enfants et la nature, tout en offrant une alternative aux méthodes d'enseignement plus traditionnelles.

Le développement des écoles en plein air en France trouve ses racines dans les défis de santé publique du début du 20e siècle, en particulier la menace de la tuberculose et les taux élevés de mortalité infantile. Au tournant du siècle, la mortalité infantile en France était alarmante, atteignant 15 % en 1900. L'épidémie de tuberculose, la deuxième maladie infectieuse la plus mortelle après la grippe, était particulièrement préoccupante, tuant 85 000 personnes par an dans les années vingt.

En réponse à ces défis sanitaires, des initiatives préventives ont émergé. En 1921, le vaccin BCG contre la tuberculose a été introduit, marquant une avancée significative. Les premières écoles de plein air ont été fondées au début du 20e siècle par des visionnaires comme M. Henri DUROT en 1901 à Montigny-sur-Loing.

La nécessité de ces écoles était également motivée par l'inégalité d'accès aux soins. Les sanatoriums, bien qu'efficaces, étaient souvent réservés aux familles aisées, laissant les plus démunis sans accès aux traitements. La tuberculose frappait particulièrement les enfants des milieux ouvriers, vivant dans des conditions précaires et affaiblis par la malnutrition.

L'idée des écoles de plein air était donc de créer un environnement propice à la santé, en exploitant les bienfaits de la nature pour favoriser la guérison et la prévention des maladies. Le mouvement s'est rapidement étendu, soutenu par des personnalités telles qu'Édouard HERRIOT, maire de Lyon, qui a subventionné la première école de plein air entièrement par une ville en 1907.

Le succès de ces écoles a conduit à leur multiplication dans toute la France et au-delà. À la fin des années 20, plus d'une centaine d'écoles de plein air existaient en France, et ce nombre a considérablement augmenté dans les années trente. En 1929, le Conseil général de l'Allier envisage même la création d'une école départementale en plein air pour répondre aux besoins spécifiques des enfants déficients.

Sous l'impulsion de personnalités engagées telles que Paul CONSTANS et Marx DORMOY, des initiatives plus vastes ont vu le jour. En 1934, Montluçon a inauguré sa propre école de plein air au château de La Bouchatte à Chazemais, marquant un pas de plus dans l'essor de ces écoles bénéfiques pour la santé des enfants. C'est ainsi qu'un grand nombre d'écoles de plein air ont émergé comme une réponse anticipative aux défis de santé publique, offrant un environnement éducatif et curatif en harmonie avec la nature.

En 1998, cette école a fermé ses portes et a été, sous une autre forme, transférée dans le bourg de Chazemais.

Michel RAVEL