Laurence Arnaud (1965/2023)


















Élève
de 1973 à 1980

 

02-06-2023



Laurence MORIEUX (née ARNAUD
)

La toute première image que je vois de Laurence, c'est en 1975 à mon arrivée à La Bouchatte. Du haut de mes 1m25, Laurence avait bien deux têtes de plus que moi.

C'est le jour de ses 9 ans, le 24 mars 1974, qu'elle fait sa rentrée dans cet établissement.
Ses plus jeunes années, elle les a passées dans un autre foyer, celui de "La Charité" à Lavault-Sainte-Anne.

On se retrouvait très souvent au fond de la classe, mais pas pour les mêmes raisons.
Pour moi, c'était en raison de mes résultats scolaires désastreux et pour ne pas déranger le reste de la classe. Quant à Laurence, Monique Touraton ou un autre instituteur l'invitait à s'asseoir au dernier rang pour ne pas gêner la vue de ses petits camarades.

Du fait de sa taille, Laurence ne passait pas inaperçu et malheureusement, je me souviens qu'elle se faisait moquer  par quelques camarades. Cela aurait été dans mes cordes de les rejoindre, mais au contraire, quand l'occasion se présentait, j'aimais passer du temps avec elle. Et puis, en cours, je savais qu'elle avait un niveau supérieur au mien, ce qui me rassurait et me poussait à jeter un œil sur sa copie afin d'éviter le zéro.

Pleins d'autres images de Laurence me reviennent. Les jours des kermesses et des répétitions, les grandes balades autour du château, les classes à la mer, au réfectoire... que des souvenirs positifs de notre Lolo.

Et puis, nos chemins se sont séparés le vendredi 29 juin 1979. Elle a alors 14 ans, lors de son départ de La Bouchatte pour rejoindre sa famille.

Suite à la sortie du livre de La Bouchatte, Laurence adhère à l’Amicale des Anciens de La Bouchatte le 30 décembre 2010. Les grandes retrouvailles se font chez Gérard Touraton quelques jours après.

Le 18 juin 2011, lors de la célébration des 80 ans de l’établissement, Laurence était ravie de retrouver les lieux de son enfance. Je me souviens lui servir de guide même si elle connaissait aussi bien que moi la disposition de toutes les pièces du château. Nous avions fini la journée autour d’un repas musical dans la salle des fêtes de Chazemais.

À la fin des années 80, elle s'est retirée en Charente-Maritime à Saujon, avec son mari, Patrick MORIEUX. Elle revenait régulièrement pour passer un moment avec les bouchattais. 

Elle avait évoqué par écrit son ressenti de son passage à La Bouchatte :
"À La Bouchatte, j’ai été bien entourée sur le plan médical (rééducation, infirmière, docteur, orthophoniste, psychologue). Quant à l’école, j'en garde un bon souvenir car j'avais réussi à ne plus faire de fautes d'orthographe ! Je garde aussi de bons souvenirs passés avec les monos...

Je renouvelle mes remerciements à Gérard Touraton ainsi qu’à Michel Ravel pour avoir illustré ce beau livre racontant l'histoire de La Bouchatte.
Merci encore à vous deux, je ne vous oublierai jamais !"

En 2017, au décès de son mari, elle revient s’installer à Montluçon, non loin de sa maman.
À chaque occasion qui lui était permise, elle retrouvait avec plaisir sa grande famille Bouchattaise. Laurence, souvent accompagnée de sa maman, participait aux rencontres organisées par l’Amicale. Elle n'arrivait et ne repartait jamais sans venir m’embrasser.

Laurence, un corps et une âme cabossés par les épreuves de la vie. Malgré les cicatrices qu'elle portait en elle, elle restait une personne d'une gentillesse inégalée envers tout le monde. Laurence avait appris à travers ses propres souffrances l'importance du respect envers les autres.

Elle était également redevable envers cette institution qui avait été son refuge. C'était là qu'elle avait trouvé un foyer, des personnes bienveillantes qui l'avaient accompagnées dans son parcours de reconstruction. Elle gardait d'excellents souvenirs de Monique et Gérard Touraton et du personnel de service qui avaient marqué sa vie par leur dévouement et leur amour. Laurence était profondément reconnaissante envers eux et envers ses éducateurs.

La douceur était une qualité qui caractérisait Laurence. Elle avait une manière si délicate d'aborder les autres. Sa présence était réconfortante.

Laurence était une personne d'une grande courtoisie envers le personnel hospitalier. Elle prenait toujours le temps de souhaiter une bonne journée. Elle s'excusait lorsqu'elle avait besoin de leur attention et n'oubliait jamais de les remercier...

Lors de mes visites, Laurence partageait avec moi les souvenirs chaleureux avec sa meilleure amie de La Bouchatte. Elles s'étaient retrouvées avec Christine, par hasard lors d'une réunion de l'Amicale après plus de 37 ans. Laurence me décrivait avec émotion la gentillesse et la complicité qui les avaient liées à l'époque. Ce lien précieux était resté gravé dans son cœur, malgré les années écoulées.

Mais aujourd'hui, après de longues souffrances, Laurence nous a quittés prématurément à l'âge de 58 ans, nous laissant avec un sentiment de vide et de tristesse profonde.

Cependant, nous pouvons nous consoler en sachant qu'elle emporte avec elle les excellents souvenirs des Bouchattais…

Laurence restera à jamais dans nos cœurs, une amie dont la gentillesse ont touché nos vies. Que son âme repose en paix, entourée de l'amour éternel qu'elle a semé autour d'elle.

Nous aurons bien évidemment une pensée émue pour sa maman et toute sa famille. Nous leur adressons nos plus sincères condoléances et les assurons de notre soutien dans cette douloureuse épreuve. Courage à eux en cette période difficile.

Michel RAVEL, le 2 juin 2023 à Montluçon


30-12-2010


J’ai été bien entourée sur le plan médical (rééducation, infirmière, docteur, orthophoniste, psychologue). Quant à l’école, j'en garde un bon souvenir car j'avais réussi à ne plus faire de fautes d'orthographe ! Je garde aussi de bons souvenirs passés avec les monos. Tous les samedis et dimanches que je restais, nous allions nous promener jusqu'à Chazemais dans une petite épicerie pour s'acheter des friandises.
Les fins d'années scolaires, nous faisions une kermesse en invitant les parents.

Chaque samedi mes grands-parents venaient me chercher et emmenaient aussi un ou deux copains (Josiane, Alain, Jean-Claude ou Jean-Pierre). Pour les attendre, je venais m'assoir sur le rebord de la fenêtre de la tour droite et je guettais la Renaud 12 bleu clair. Je la voyais rouler sur la route face au château et je la suivais du regard lorsqu’elle rentrait dans le parc. Voilà, tout ça pour vous dire que j'ai passé d’excellentes années que je n’oublierais jamais. C’est pour cela, que je vous demande de bien vouloir me donner dès que possible des nouvelles de cet établissement. D’avance merci !
Pour le moment, je n’ai pas d’autres souvenirs en tête mais je ne manquerais pas d’en écrire d’autres qui me reviendront plus tard.

Je renouvelle mes remerciements à Gérard Touraton ainsi qu’à Michel Ravel pour avoir illustrer ce beau livre racontant l'histoire de La Bouchatte.

Merci encore à vous deux, je ne vous oublierai jamais !